La barrière

La barrière

Par Arthur Holitscher

Publié dans Simplicissimus N° 52, 6e année, du 18 mars 1902
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Vous voulez savoir pourquoi je me suis détourné du réalisme ? Voulez-vous vraiment le savoir ? Eh bien, l’idéal, Monsieur, la vie, la réalité… non, cette fois-ci, je vais me livrer à vous sans masque. Donc, écoutez-moi bien.

C’est au mois de juin de l’année dernière que cela s’est passé. Je tenais une plume en main, réfléchissant sur la mort, le meurtre, la misère ainsi que sur le dénuement des masses laborieuses. Ce faisant, j’observais dans le même temps un arbre poussant devant ma maison et qui commençait à se couvrir tout juste d’un feuillage vert clair, je vis alors que le temps était lumineux et ensoleillé, que tout était vert clair dehors, je jetai donc ma plume en direction de l’arbre de sorte à ce qu’elle se fichât dans son écorce, fis ma valise, puis je partis tout droit devant moi, aussi loin que possible en direction du nord, tout là-haut jusqu’à Warnemünde, puis encore plus loin jusqu’à l’Øresund, je ne descendis pas du wagon avant que le contrôleur n’indiquât Copenhague ou plutôt København, car nous étions à présent arrivés au Danemark. Lire la suite

La petite Marie aux taches de rousseur

La petite Marie aux taches de rousseur

Un conte de fées d’Arthur Holitscher

Publié dans Simplicissimus N° 17, 5e année, du 17 juillet 1900
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Il ne sera d’ailleurs pas à proprement parler question d’un conte de fées, car nous sommes ici en présence d’un train et, comme tous les enfants ne le savent que trop bien, les contes de fée datent d’une époque bien antérieure à l’existence du chemin de fer. Du reste, tout est donc pour le mieux, car il ne faut point tout vouloir en même temps. Lire la suite

Le conte de fée de la piste de danse

Le conte de fée de la piste de danse

Par Arthur Holitscher

Publié dans Simplicissimus N° 34, 5e année, du 13 novembre 1900
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Oyez, braves gens, il était une fois une piste de danse quelque part dans le monde. Quant à cette dernière, il faut vous imaginer une piste de danse comme celle que vous avez peut-être pu découvrir autrefois en pleine campagne ou bien encore dans certains villages : une structure faite de planches reposant sur cinq fûts de bière, quatre d’entre eux à chaque coin et le cinquième au milieu ; ou alors éventuellement un vaste sol en terre battue, cette enceinte entourée de tables, clôturée par une corde, dans laquelle nous sommes autorisés à pénétrer une fois l’obole déposée dans une assiette prévue à cet effet. La piste de danse dont je veux vous parler aujourd’hui est cependant d’une nature tout à fait différente, voire singulière, oui, je serais même prêt à parier avec vous, la somme que vous voulez, que vous n’en ayez jamais vu une semblable, ni dans la plus grande ville du monde, ni même dans vos rêves. Lire la suite