La barrière
Publié dans Simplicissimus N° 52, 6e année, du 18 mars 1902 vous pouvez lire le texte en allemand sur ce site
Vous voulez savoir pourquoi je me suis détourné du réalisme ? Voulez-vous vraiment le savoir ? Eh bien, l’idéal, Monsieur, la vie, la réalité… non, cette fois-ci, je vais me livrer à vous sans masque. Donc, écoutez-moi bien.
C’est au mois de juin de l’année dernière que cela s’est passé. Je tenais une plume en main, réfléchissant sur la mort, le meurtre, la misère ainsi que sur le dénuement des masses laborieuses. Ce faisant, j’observais dans le même temps un arbre poussant devant ma maison et qui commençait à se couvrir tout juste d’un feuillage vert clair, je vis alors que le temps était lumineux et ensoleillé, que tout était vert clair dehors, je jetai donc ma plume en direction de l’arbre de sorte à ce qu’elle se fichât dans son écorce, fis ma valise, puis je partis tout droit devant moi, aussi loin que possible en direction du nord, tout là-haut jusqu’à Warnemünde, puis encore plus loin jusqu’à l’Øresund, je ne descendis pas du wagon avant que le contrôleur n’indiquât Copenhague ou plutôt København, car nous étions à présent arrivés au Danemark. Lire la suite